Tétrachloréthylène, perchloréthylène

I. Généralités

Formule : CCl2=CCl2

Le perchloréthylène est un dérivé halogéné insaturé des hydrocarbures aliphatiques et notamment de l’éthylène (CH2=CH2) dont le numéro CAS est le 127-18-4.

C’est un liquide incolore, volatil, dont l’odeur éthérée même si elle est moins marquée, rappelle fortement celle du trichloréthylène et du chloroforme.

Utilisation :
– solvant de nettoyage à sec des vêtements et dégraissage des pièces métalliques
– secteur de l’imprimerie
– fabrication des produits d ‘entretien
– dissolution des vernis, des couleurs…


II. Propriétés physico-chimiques

Le perchloréthylène est insoluble dans l’eau mais miscible dans la plupart des solvants organiques.
Le perchloréthylène dissout un grand nombre de substances telles que les graisses, les huiles, les résines…
En cas de pyrolyse, il y a un risque de production de phosgène.


III. Données cinétiques principales

Le perchloréthylène est principalement absorbé par voie respiratoire mais aussi par voie cutanée.
Il s’accumule pour une partie dans le tissu graisseux. L’élimination du perchloréthylène se fait pour une majeure partie sous forme inchangée dans l’air expiré, alors que 10 % est biotransformé pour donner de l’acide trichloroacétique que l’on retrouve dans les urines, il n’y a pas de formation de trichloréthanol.


IV. Toxicité

Organe cible : système nerveux central, cœur, foie.

Toxicité aiguë
La toxicité du perchloréthylène se rapproche de celle du trichloréthylène : dépression du système nerveux central.
Les vapeurs entraînent une irritation des yeux, des voies respiratoires et une dépression du système nerveux (syndrome narcotique).
Le contact cutané peut provoquer une dermite.

Toxicité chronique
L’exposition prolongée à des doses modérées peut provoquer fatigue, vertiges, ébriété, troubles de la mémoire et intolérance à l’éthanol.
Comme les autres solvants chlorés, il peut entraîner des dermatoses.
Par ailleurs, il peut être responsable d’induction enzymatique se traduisant par une élévation des gamma GT.
Le perchloréthylène traverse la barrière foetoplacentaire. Le risque d’avortements spontanés a été soulevé par des études épidémiologiques.
Sur le plan de la cancérogénicité, le perchloréthylène est classé dans la catégorie 3 par l’union européenne et 2A par le CIRC.

V. Surveillance en médecine du travail


1) Évaluation de l’exposition

  • VLE-VME : VME indicative = 50 ppm, soit 335 mg/m3.
  • Biométrologie :
    Indices biologiques d’exposition (ACGIH et Valeurs guides utilisables en France) :
    – pour le perchloréthylène sanguin : 1 mg/l (avant le dernier poste de la semaine)
    – pour l’acide trichloroacétique urinaire (TCA) : 7 mg/l (en fin de semaine)
    – perchloréthylène dans l’air de fin d’expiration : 5 ppm ( avant le dernier poste de la semaine).
    – Pour 50 ppm (VME), TCA+TCE = 19 mg/ml


    2) Surveillance médicale

Surveillance médicale spéciale
Au niveau de l’examen périodique et devant des troubles neurologiques même mineurs, demander des tests psychométriques.


VI. Conduite à tenir en cas d’intoxication aiguë

Le traitement est symptomatique (cf. trichloréthylène).

VII. Réparation

TRG 12

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