I. Généralités
Le dichlorométhane est un dérivé halogéné saturé des hydrocarbures aliphatiques dont le numéro CAS est : 75-09-2.
De formule CH2Cl2, il se présente sous la forme d’un liquide incolore dont l’odeur rappelle celle du chloroforme.
Il est utilisé principalement comme solvant à usages multiples comme décapant pour peintures et dégraissant.
On le retrouve dans les industries de la réfrigération, des matières plastiques, du caoutchouc, des cires et des huiles.
II. Propriétés physicochimiques
Le dichlorométhane est un solvant volatil, pratiquement ininflammable, dans les conditions normales d’emploi. Il est peu soluble dans l’eau mais miscible dans l’acétone, l’alcool éthylique, l’éther éthylique.
C’est par ailleurs un bon dissolvant des graisses et résines…
Le dichlorométhane est stabilisé par addition de différents produits en petite quantité (phénol, hydroquinone, paracrésol, amines…).
A haute température, le dichlorométhane se décompose en produisant de l’acide chlorhydrique, de l’anhydride carbonique et de l’oxyde de carbone.
III. Données cinétiques principales
Le chlorure de méthylène est absorbé principalement par voie respiratoire. Le chlorure de méthylène est métabolisé partiellement en monoxyde de carbone qui se fixe à l’hémoglobine et en aldéhyde formique.
Même à des taux d’exposition faible, les concentrations sanguines de carboxyhémoglobine peuvent être maintenues plusieurs heures après l’exposition en raison du relargarge du chlorure de méthylène par les tissus adipeux.
IV. Toxicité
Organe cible : système nerveux central, cœur.
Toxicité aiguë
Après inhalation importante, Le dichlorométhane entraîne une action narcotique comparable à celle des dérivés chlorés de l’éthylène.
En raison de la formation de carboxyhémoglobine de l’ordre de 10 %, des manifestations coronariennes peuvent survenir chez les sujets à coronaires pathologiques.
Le dichorométhane est responsable également de brûlures cutanées en cas de contact prolongé ainsi que d’une d’irritation des yeux.
Après ingestion, peuvent survenir des troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhées) ainsi que des troubles respiratoires liés au passage trachéo-bronchique du solvant.
Toxicité chronique
L’utilisation prolongée de dichlorométhane peut provoquer (comme pour la plupart des solvants organiques) un syndrome psycho-organique avec une altération progressive des fonctions supérieures et des troubles de l’équilibre.
Le contact cutané prolongé ou répété provoque une légère irritation et dans certains cas des dermites avec eczéma.
Le chlorure de méthylène traverse la barrière foetoplacentaire et a par ailleurs un effet abortif.
Sur le plan de la cancérogénicité, il est classé dans la catégorie 3 par l’union européenne et dans la catégorie 2B par le CIRC.
V. Surveillance en médecine du travail
1) Évaluation de l’exposition
– VLE / VME :
VME = 50 ppm, soit 180 mg/m3.
VLE = 100 ppm, soit 350 mg/m3.
– Biométrologie :
Indices biologiques d’exposition :
– HBCO dans le sang : inférieure à 3 % chez les non fumeurs
– dichlorométhane dans le sang : 0,8 mg/l
– dichlorométhane dans l’air expiré : 35 ppm
2) Surveillance médicale
Surveillance médicale spéciale
– Les visites médicales d’embauchage nécessitent comme pour les autres solvants une vigilance particulière et un examen complet qui recherchera particulièrement des atteintes neurologiques, des dermatoses chroniques ou récidivantes et des coronaropathies.
– Les examens systématiques seront orientés sur les mêmes organes avec recherche des signes précoces d’atteintes neurologiques (irritabilité, troubles mnésiques).
VI Conduite à tenir en cas d’urgence
Le dichlorométhane est moins toxique que les autres méthanes chlorés.
En cas de projection oculaire ou cutanée, un lavage abondant pendant au moins 15 minutes de la zone projetée est préconisé.
En cas d’ingestion importante, un lavage gastrique ou une aspiration après intubation trachéale est pratiqué si le patient est inconscient, sinon du charbon actif est administré. Par la suite, un traitement symptomatique des troubles est réalisé en milieu spécialisé.
En cas d’inhalation, il faut éloigner le sujet de la zone polluée avant d’envisager toute prise en charge.
VII. Réparation