Trichlorométhane, chloroforme

I Généralités

Le chloroforme, de formule CHCl3, est un dérivé halogéné saturé des hydrocarbures aliphatiques dont le numéro CAS est le 67-66-3.
C’est un liquide incolore, volatil, d’odeur agréable éthérée.
Il est utilisé comme solvant dans l’industrie des matières plastiques et des produits pharmaceutiques.
Son emploi comme anesthésique a été abandonné car il présente un danger d’atteinte hépatique et d’hyperexcitabilité cardiaque.


II. Propriétés physico-chimiques

Le chloroforme est très peu soluble dans l’eau et miscible dans la plupart des solvants organiques. Il dissout un grand nombre de substances telles que les graisses, les huiles, les résines…
Il peut se décomposer en donnant du phosgène, du chlore, de l’acide chlorhydrique, de l’anhydride carbonique et de l’eau sous l’action de la chaleur ou d’une flamme, ainsi que lorsqu’il est en présence d’un oxydant puissant.


III. Données cinétiques principales

Produit volatil, le chloroforme pénètre dans l’organisme par voie respiratoire.
Il diffuse rapidement dans l’organisme et se fixe sur les tissus particulièrement riches en graisses.
Le chloroforme est éliminé dans sa majeure partie sous forme inchangée ou sous forme de gaz carbonique par voie pulmonaire.


IV. Toxicité

Organes cibles : système nerveux central, foie, cœur, rein.

Toxicité aiguë
L’inhalation massive de chloroforme se traduit par un effet narcotique avec dépression du système nerveux central, parfois précédé d’une phase d’ébriété et d’excitation.
Comme le chloroforme sensibilise l’action du cœur à l’épinéphrine, il peut entraîner une fibrillation ventriculaire. Une atteinte cytolytique hépatique est possible.
L’action du chloroforme est potentialisée par l’alcool éthylique, le phénobarbital, l’alcool isopropylique et l’acétone.
En cas de contact, le chloroforme peut provoquer une irritation cutanée ou oculaire.

Toxicité chronique
On peut observer lors d’une manipulation répétée des troubles nerveux mineurs (céphalées, vertiges) pouvant aller progressivement vers l’aggravation et entraîner des troubles de l’équilibre, un syndrome cérébelleux, des troubles psychiatriques.
L’exposition professionnelle peut également entraîner des signes irritatifs (peau et muqueuses) ainsi que des anomalies hépatiques.

Sur le plan de la cancérogénicité, le trichlorométhane est classé dans la catégorie 3 par l’union européenne et 2B par le CIRC. Par ailleurs, il semble être tératogène chez l’animal.


V. Surveillance en médecine du travail

1) Évaluation de l’exposition

  • VLE-VME :
    VME = 5 ppm soit 25 mg/m3
    VLE = 50 ppm soir 250 mg/m3
  • Biométrologie : le dosage du trichlorométhane dans le sang à la suite d’exposition aiguë a été proposé chez des salariés exposés de façon chronique à ce toxique, il n’existe aucun indicateur biologique approprié à ce jour.

2) Surveillance médicale
Surveillance médicale spéciale
Surveillance des transaminases


VI .Conduite à tenir en cas d’intoxication aiguë

Le traitement symptomatique des troubles est le même que pour la plupart des solvants.
En cas de projection oculaire ou cutanée, un lavage abondant pendant au moins 15 minutes de la zone projetée est préconisé.
En cas d’ingestion importante, un lavage gastrique ou une aspiration après intubation trachéale est pratiqué si le patient est inconscient, sinon du charbon actif est administré. Par la suite, un traitement symptomatique des troubles est réalisé en milieu spécialisé.
En cas d’inhalation, il faut éloigner le sujet de la zone polluée avant d’envisager toute prise en charge.
De plus, l’intoxiqué doit être placé sous monitoring cardiaque. Les drogues adrénergiques sont contre-indiquées de façon formelle.

VII. Réparation

TRG 12

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