Acétone

I – Généralités

L’acétone est un liquide incolore très volatil. C’est une cétone aliphatique de formule CH3-CO-CH3.
Numéro CAS : 67-64-1.
Synonymes : diméthylcétone, 2-propanone.

Utilisation :
– solvant (industrie des peintures, vernis, encres et colles)
– intermédiaire de synthèse
– solvant de l’acétylène.


II – Propriétés physico-chimiques

L’acétone est miscible à l’eau et à un grand nombre de solvants organiques (éthanol, oxyde de diéthyle et esters). C’est par ailleurs, un excellent solvant d’un grand nombre de produits organiques et minéraux.
L’acétone, stable dans les conditions usuelles d’emploi, peut réagir avec les oxydants puissants et avec certains hydrocarbures halogénés (trichlorométhane) en présence d’une base forte.


III – Propriétés cinétiques principales

L’acétone est un produit lipophile, ayant un tropisme pour le système nerveux central.
Son absorption se fait à 75 % environ par voie pulmonaire du fait de sa haute volatilité.
Il existe également une absorption percutanée.
L’acétone est transformée, en 1,2-propanediol qui est ensuite incorporé au métabolisme du glucose, ou en méthylglyoxol qui se transforme en glucose

L’élimination se fait :
– pour 40 à 70 % par voie pulmonaire sous forme inchangée
– pour 30 % dans les urines soit sous forme inchangée, soit sous forme métabolisée : les métabolites sont les acides acéto-acétique et
béta-hydroxybutyrique.


IV – Toxicité

Organe cible : système nerveux central.

Toxicité aiguë

Après inhalation, les symptômes sont :
– locaux (irritation des yeux et des voies aériennes)
– neurologiques (céphalées, asthénie, vertige, coma)
– digestifs (nausée, vomissement)
Après ingestion et contact cutané, on peut assister à une symptomatologie identique, de moindre importance et avec un intervalle libre de plusieurs heures.
– Sur le plan digestif, on peut avoir une irritation avec hématémèse mais sans complications caustiques.
– En application cutanée, on peut observer un érythème et un léger oedème.

Toxicité chronique

Au cours d’expositions répétées, en dehors des phénomènes d’irritation oculaire et respiratoire, il est parfois noté des signes neurologiques subjectifs, à type d’asthénie, de somnolence et de vertiges.
Sur le plan cutané, on peut observer une dermatose d’irritation.
L’acétone potentialise la toxicité d’organe de l’éthanol, de l’hexane et des hydrocarbures chlorés (tétrachlorure de carbone).


V – Surveillance en médecine du travail

1) Évaluation de l’exposition

  • VLE – VME :
    VME = 750 ppm, soit 1800 mg/m3.
  • Biométrologie – Indice biologique d’exposition :
    L’acétone urinaire est le paramètre le mieux corrélé aux concentrations atmosphériques.
    Dosage d’acétone dans les urines (ACGIH) : 100 mg/l fin de poste (valeur maximale tolérable).

2) Surveillance médicale

Rechercher à l’embauche et lors des examens périodiques les atteintes neurologiques, oculaires, cutanées ou respiratoires chroniques. Il sera utile de vérifier périodiquement les fonctions hépatiques et rénales.


VI – Traitement d’urgence

En cas de projection cutanée : laver à l’eau après avoir retiré les vêtements imprégnés. Si des signes persistent ou apparaissent, consulter un médecin.
En cas de projection oculaire : laver immédiatement à l’eau pendant au moins 10 minutes. Un examen ophtalmo sera pratiqué si des signes persistent.
En cas d’inhalation : éloigner le sujet de la zone polluée ; s’il est conscient, le placer en position latérale de sécurité.
En cas d’ingestion : si la quantité est peu importante (pas plus d’une gorgée) administrer du charbon médical activé et consulter un médecin. Dans les autres cas, si le sujet est parfaitement conscient, tenter de faire vomir, donner du charbon médical activé et faire hospitaliser.

VII. Réparation

TRG 84
TRA 48

Partagez cet article

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.