Alcool isoprolyque, isopropanol

I – Généralités

L’alcool isopropylique ou isopropanol ou 2-propanol, de formule CH3-CHOH-CH3 est un liquide incolore, d’odeur âcre, volatil à température ambiante.

Son numéro CAS est le 67-63-0.

L’alcool isopropylique est utilisé en France de manière essentiellement industrielle. Une partie est consacrée à la synthèse de l’acétone, l’autre partie à l’extraction d’huile, de parfum, de résines naturelles ou synthétiques. L’alcool isopropylique est utilisé également en cosmétologie et en pharmacie où il rentre dans la composition du « rubbing alcohol », et ce à 70 %, employé comme agent révulsif.


II – Propriétés physicochimiques principales

L’alcool isopropylique est soluble dans l’eau, dans l’éthanol et dans l’éther éthylique. Sa tension de vapeur est de 44 mg de Hg à 25° C. Son poids moléculaire est de 60. Un ppm d’alcool isopropylique correspond donc à 2,46 mg/m3 dans les conditions standards de température et de pression.

III – Propriétés cinétiques principales

Rapidement absorbé par voie respiratoire et digestive (estomac et intestin), l’alcool isopropylique se distribue dans tout l’organisme. Il est métabolisé par oxydation dans le foie avec formation d’acétone éliminée dans l’air expiré et les urines.
L’alcool isopropylique comme l’éthanol peut augmenter la toxicité du tétrachlorure de carbone.


IV – Toxicité chez l’homme

Organe cible : système nerveux central
L’action membranaire de l’alcool isopropylique, comme pour tous les solvants, explique les signes neurologiques de l’intoxication aiguë.

Toxicité aiguë
Par ingestion, l’intoxication aiguë débute par des troubles digestifs suivis après 30 à 60 minutes de troubles de la conscience. L’intoxiqué est ébrieux puis sombre dans un coma calme, hypotonique et aréflexique.
L’isopropanol est deux fois plus neurotoxique que l’éthanol.
Sous forme de vapeurs, il provoque une irritation modérée des yeux, du nez et de la gorge.

Toxicité à terme
– Au niveau de la peau, l’isopropanol entraîne des dermites d’irritation.
– Au niveau des muqueuses, il entraîne des signes d’irritation du nez, des yeux et du pharynx.


IV – Surveillance en médecine du travail

1) Évaluation de l’exposition

  • VLE – VME :
    VLE = 400 ppm, soit 980 mg/m3
  • Indice biologique d’exposition (valeurs de référence BAT) :
    – acétone dans le sang : 50 mg/l fin de poste
    – acétone urinaire : 50 mg/l fin de poste

2) Surveillance médicale

Il faut être vigilant chez le sujet présentant une atteinte neurologique, cutanée, oculaire ou respiratoire chronique. Eviter d’exposer des sujets présentant une atteinte fonctionnelle hépatique sérieuse notamment due à un éthylisme.


VI – Conduite à tenir en cas d’urgence

En cas de projection cutanée, laver immédiatement à grande eau et retirer les vêtements souillés.
En cas de projection oculaire, laver immédiatement à l’eau pendant 15 minutes.
En cas d’intoxication massive, le traitement comprend deux parties :

1 – mesures d’ordre symptomatique
– ventilation artificielle
– correction de l’hypotension et équilibre hydroélectrolytique.

2 – Mesures d’épuration du toxique
– lavage gastrique (épuration digestive)
– épuration extrarénale : dialyse péritonéale ou hémodialyse à réaliser précocement en raison de la cinétique rapide du toxique.
L’hémodialyse entraîne une amélioration spectaculaire : réveil du patient et rétablissement de l’état hémodynamique.

VII. Réparation

TRG 84
TRA 48

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