Hexane

I. Généralités

Formule générale : C6H14
Numéro CAS : 110-54-3.
L’hexane est un mélange d’hydrocarbures liquides dont le constituant principal est généralement le n-hexane de formule CH3 – (CH2) 4 –CH3. Généralement retrouvé dans l’industrie à une teneur de 40 à 50 % dans les mélanges commerciaux.
Il existe des mélanges commerciaux à teneur en n-hexane inférieure à 5 %, les autres constituants étant des isomères soit ramifiés (isohexane, néohexane), soit cycliques (cyclohexane, méthylcyclopentane).
L’hexane contient également en faible quantité des hydrocarbures en C5 (cyclopentane) et en C7 (méthylhexane).
L’hexane est utilisé comme solvant dans l’industrie chimique, les caoutchoucs synthétiques, les produits pharmaceutiques et les matières plastiques. Il est également utilisé dans la formulation des colles, des peintures et des encres d’imprimerie.


II. Principales données physico-chimiques

L’hexane est un liquide incolore, volatil, et d’odeur désagréable. Il n’est pas soluble dans l’eau mais miscible par la plupart des solvants organiques.
C’est un bon solvant des graisses, des cires, des résines…
C’est un produit stable dans les conditions normales d’emploi, mais il peut réagir fortement avec les produits oxydants.


III. Données cinétiques principales

Le n-hexane est absorbé surtout par voie respiratoire, et distribué rapidement dans tout l’organisme, avec un taux de rétention entre 15 et 30%.
Le métabolisme se fait par la voie oxydative aboutissant à la formation de métabolites retrouvés dans les urines, principalement la 2,5-hexanedione, de formule :


CH3-C-CH2-CH2-C-CH3
| |……………| |
O……………O

La 2,5-hexanedione est un métabolite qui peut être dosé dans les urines ; ce métabolite est reconnu comme principal responsable des troubles neurologiques lors de l’exposition au n-hexane. Il existerait une bonne corrélation entre l’exposition au n-hexane et l’élimination urinaire de ce métabolite.
En dehors de cette élimination urinaire, le n-hexane peut se retrouver sous forme inchangée dans l’air expiré.

IV. Toxicité chez l’homme

Organes cibles : système nerveux central et système nerveux périphérique.

Toxicité aiguë
Le n-hexane, comme tous les produits pétroliers liquides légers est dépresseur du système nerveux central.
Ces vapeurs d’hexane peuvent entraîner une atteinte du système nerveux central provoquant un état euphorique avec sensation d’ébriété suivie de somnolence, céphalées, vertiges et nausées.
L’ingestion importante est suivie immédiatement de troubles digestifs : vomissements, diarrhée, nausées avec sensation de brûlures bucopharyngée, rétrosternale et épigastrique. On peut également craindre une pneumopathie d’inhalation accompagnée de température et d’une hyperleucocytose.

Toxicité chronique
Le n-hexane entraîne des polynévrites périphériques sensitivomotrices distales et ascendantes ; une atteinte axonale, dégénérescence induite par le métabolite actif du n-hexane : 2,5-hexanedione.
Les troubles débutent par une atteinte sensitive touchant les extrémités des membres inférieurs en premier lieu, puis surviennent les troubles moteurs.
Les troubles sensitifs sont à type de paresthésies (fourmillements et engourdissement) alors que les troubles moteurs prédominent aux membres inférieurs avec paralysie flasque et atrophie musculaire plus ou moins importante.
L’atteinte du système nerveux central se traduit par une dysarthrie, une incoordination de la démarche et des troubles de la vision.
Il y a potentialisation possible de la neurotoxicité par les cétones, l’alcool et le phénobarbital.
L’hexane peut provoquer également des dermatoses d’irritation par contacts répétés ou prolongés.


V. Surveillance en médecine du travail

1) Évaluation de l’exposition

– VME/VLE :

  • pour le n-hexane : VME = 50 ppm, soit 170 mg/m3.
  • – pour les autres isomères de l’hexane :
    VME indicative = 500 ppm soit 1800 mg/m3.

– Biométrologie : 2,5-hexanedione (métabolite urinaire du n-hexane)
Valeurs guides utilisables en France : 5 mg/g de créatinine (fin de poste)
Une concentration de 5 mg par litre correspond à une exposition de 50 ppm.

2) Surveillance médicale

– Clinique : rechercher à l’embauche les affections cutanées, oculaires et respiratoires. Faire un examen neurologique exhaustif à la recherche d’atteinte chronique pouvant être aggravée par l’exposition à l’hexane et d’éthylisme.
Les visites systématiques s’attacheront à rechercher des troubles neurologiques débutants.


VI. Conduite à tenir en cas d’intoxication aiguë

  • En cas de contact : retirer les vêtements souillés et laver à grande eau pendant 15 minutes. Si des lésions cutanées apparaissent ou si la contamination est étendue ou prolongée, consulter un médecin.
  • En cas d’ingestion :

    Sur les lieux :
    – ne pas faire vomir ni faire boire du lait.
    – faire absorber du charbon médical activé si le sujet est conscient.
    – mettre le patient en position latérale de sécurité pour éviter les fausses routes.

    En milieu médicalisé :
    – pas de lavage gastrique, risque d’aggravation de la pneumopathie.
    – si l’intoxiqué est comateux, on peut faire un lavage gastrique après intubation trachéale.
    – la radio pulmonaire permet d’évaluer l’atteinte parenchymateuse et de décider du traitement :
    * si absence de pneumopathie : pansement digestif plus surveillance toux et température pendant 48 heures à domicile.
    * si pneumopathie :
    . atteinte d’un lobe : bon pronostic, surveillance à ce moment-là clinique, radiologique et biologique pendant quelques jours, sous antibiothérapie éventuelle.
    . atteinte de plusieurs lobes : service de réanimation pour assistance ventilatoire et antibiothérapie à large spectre.

Le reste du traitement est symptomatique.


VII. Réparation

TRG 59 et 84

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