Alcool butylique, butanol

I. Généralités

Synonymes : alcool n-butylique, n-butanol, propylcarbinol, 1-butanol.

Le butanol ou alcool butylique est un liquide incolore, très réfrigérant, d’odeur alcoolique.

Formule chimique C4H9OH (CH3-CH2-CH2-CH2OH). Son numéro CAS est le 7-36-3.

On rencontre l’alcool butylique comme agent d’extraction ou comme constituant intermédiaire dans la synthèse de l’acétate de butyle et du phtalate de dibutyle.


II. Propriétés physico-chimiques

Le n-butanol est soluble dans l’eau ; il est miscible à l’alcool, à l’éther et à la plupart des solvants organiques. C’est par ailleurs un bon solvant des graisses, des huiles et des résines.
Comme tous les alcools primaires, il subit les réactions d’oxydation et de déshydrogénation conduisant à la formation d’aldéhyde butyrique. Le butanol brûle avec une flamme très lumineuse.


III. Données cinétiques principales

L’absorption du butanol peut être respiratoire ou cutanée ; cette dernière pouvant être quantitativement supérieure à l’absorption respiratoire. La rétention pulmonaire est d’environ 40 à 50 % du produit inhalé en fonction de l’état d’activité du sujet. L’oxydation métabolique par l’alcool déshydrogénase entraîne une disparition rapide du butanol sanguin. Le principal métabolite est l’acide iso butyrique alors que le métabolite final est le gaz carbonique qui est éliminé par voie respiratoire.

IV. Toxicité chez l’homme

Organe cible : système nerveux central.
Le n-butanol a une action dépressive directe sur le système nerveux central supérieure à celle des autres alcools.

Toxicité aiguë
La faible volatilité de cet alcool explique probablement l’absence de symptomatologie neurologique sévère.
Des céphalées, vertiges et sensations de malaises sont les éléments les plus rapportés.
Le n-butanol est modérément irritant pour la peau mais peut entraîner de sévères brûlures cornéennes par projection oculaire.
Chez l’homme des irritations conjonctivales et des muqueuses pharyngées nasales peuvent être notées. Des dermites des mains ont également été rapportées.

Toxicité chronique
Chez l’homme, une surveillance biologique, hépatique, hématologique et rénale d’une cohorte exposée pendant 10 ans n’a rien permis de déceler. Par contre, cette population exposée dans les premières années à des concentrations pouvant atteindre 200 ppm de n-butanol, a développé une pathologie oculaire à type d’œdème cornéen et d’œdème conjonctival. Cela s’est traduit par des brûlures oculaires, une vision trouble, un larmoiement ; les signes s’exagèrent en fin de semaine de travail et régressent à l’arrêt de l’exposition.
Les effets systémiques les plus sérieux concernent les atteintes des nefs auditifs.
Des dermatoses sont observées au niveau des mains sous la forme de lésions eczématiformes avec fissuration.


V. Surveillance en médecine du travail

1) Évaluation de l’exposition :

– VLE VME : VLE = 50 ppm, soit 150 mg/m3.

– Biométrologie : le dosage de l’alcool butylique sanguin a été proposé pour la surveillance des sujets exposés.

2) Surveillance médicale

A l’embauchage, être particulièrement vigilant chez les sujets présentant une atteinte neurologique centrale ou périphérique, cutanée, oculaire ou respiratoire chronique. Ainsi que chez les sujets présentant une atteinte fonctionnelle hépatique sérieuse notamment due à un éthylisme.
Lors des visites ultérieures, l’examen clinique doit rechercher une éventuelle atteinte neurologique, ainsi que des signes d’irritation oculaire, cutanée et respiratoire.


VI. Conduite à tenir en cas d’urgence

En cas de projection cutanée ou oculaire, laver immédiatement à grande eau et pendant au moins 15 minutes. Retirer les vêtements souillés.

VII. Réparation

TRG 84
TRA 48

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