Sulfure de carbone

I. Généralités

Synonyme : Disulfure de carbone.
Numéro CAS : 75-15-0.
Le sulfure de carbone, de formule CS2 est utilisé comme solvant mais également dans :
– la fabrication de cellulose régénérée
– la fabrication de tétrachlorure de carbone
– la fabrication de nombreux composés organiques du soufre.


II. Propriétés physico-chimiques

Le sulfure de carbone est un liquide très volatil, incolore et d’odeur faiblement éthérée. Sa couleur jaunâtre et son odeur désagréable proviennent des impuretés soufrées qu’il contient.
Le sulfure de carbone est peu soluble dans l’eau mais miscible dans de nombreux solvants organiques. Par ailleurs, il dissout un grand nombre de composés organiques ainsi que le phosphore et le soufre.


III. Propriétés cinétiques principales

Le sulfure de carbone est absorbé principalement par voie pulmonaire, mais également par voie cutanée et digestive. La plus grande partie (70 à 90 %) est métabolisée puis éliminée dans les urines principalement sous forme de TTCA (acide 2-thiothiazolidine-4-carboxylique). Le reste est éliminé sous forme inchangée dans l’air expiré pour 5 à 30 % de la dose inhalée et 3 % de la dose absorbée par la peau. Dans les urines, le CS2 inchangé se retrouve pour moins de 1 %.

IV. Toxicité chez l’homme

L’intoxication par le disulfure de carbone se produit essentiellement par voie respiratoire, plus rarement par voie cutanée.

Toxicité aiguë

Lors d’une intoxication aiguë, s’installent en premier lieu des troubles digestifs, une agitation psychomotrice puis un coma souvent convulsif pouvant évoluer vers une défaillance respiratoire par paralysie des muscles respiratoires. Il peut exister des séquelles neurologiques et un syndrome antabuse (intolérance temporaire à l’alcool).
Le sulfure de carbone est fortement irritant pour la peau et les yeux (brûlures parfois sévères).

Toxicité chronique

L’exposition prolongée au sulfure de carbone peut provoquer des troubles neurocomportementaux : fatigue, irritabilité, céphalées, troubles de la mémoire, etc qui peuvent être mis en évidence par l’électroencéphalogramme et parfois par des perturbations de certains tests psychométriques.
On peut également observer :
– des neuropathies périphériques infracliniques,
– une névrite optique rétrobulbaire avec perturbations de la vision des couleurs.
– des anomalies tensionnelles à type d’hypo ou d’hypertension ainsi qu’une augmentation de la fréquence des maladies ischémiques.
– des troubles digestifs (nausées, vomissements, anorexie ), ainsi qu’une atteinte hépatique, qui se traduit en particulier par une hépatomégalie et une augmentation des gamma GT.
– des troubles menstruels chez la femme et des perturbations de la spermatogénése chez l’homme.

V. Surveillance en médecine du travail

1) Évaluation de l’exposition :

  • VLE-VME :
    VME = 10 ppm, soit 30 mg/m3.
    VLE = 25 ppm, soit 75 mg/m3.
  • Biométrologie :
    Le dosage du TTCA urinaire réalisé immédiatement en fin de journée et fin de semaine de travail est un test sensible et assez spécifique ; certains médicaments et certains produits chimiques interfèrent avec ce dosage. Le TTCA reflète l’exposition du jour même.
    Valeur guide utilisable en France : TTCA urinaire = 5 mg/g c en fin de poste.

2) Surveillance médicale

A l’embauche, il faut rechercher les personnes atteintes d’affections neurologiques ou neuropsychiatriques chroniques ainsi que les patients atteints d’éthylisme.
Les visites systématiques s’attacheront à rechercher les limites d’intolérance liées à l’exposition du produit (signes d’atteinte du système nerveux).
Avertir les personnes susceptibles de procréer du risque pour la fertilité.

VI. Conduite à tenir en cas d’intoxication aiguë

En cas de contact cutané ou oculaire, lavage à grande eau immédiatement et pendant au moins 15 mn. La projection oculaire justifie la consultation d’un ophtalmologiste.
En cas d’ingestion, ne pas tenter de faire vomir. Rincer la bouche avec de l’eau L’hospitalisation doit se faire dans les meilleurs délais. Le traitement est symptomatique.
En cas d’inhalation, retirer le sujet de la zone polluée après avoir pris toutes les précautions nécessaires pour les intervenants. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité.

VII. Réparation

TRG 22

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